[Canal du Rhône au Rhin, Alsace] Communiqué de presse du 23.07.24
Madame, Monsieur,
Nous vous faisons part de la position et des actions à venir de nos 3 collectifs et associations concernant le projet de la Région Grand Est de remise en navigation d’un tronçon du canal du Rhône au Rhin, entre Friesenheim (67) et Artzenheim (68).
Nous rappelons que nous sommes opposés à ce projet estimé aujourd’hui à plus de 46 millions d’euros HT et qui permettrait à la navigation fluviale de plaisance de réapparaître entre Artzenheim et Friesenheim ; alors que 60 années d’abandon de la navigation sur ce canal ont transformé sur 24 km ce corridor de la Trame verte et bleue en un écrin de verdure riche en biodiversité.
Le dossier, avec toutes les caractéristiques du projet et les critiques que nous lui portons, est accessible sur le site internet du Chaudron des alternatives.
Ce CP vous confirme notre position suite à 2 temps d’échanges avec M. Frédéric Pfliergersdoerffer, maire de Marckolsheim et pilote du projet, et les services de la Région qui instruisent le projet. Cette position a été précisée par courriel à M. Frédéric Pfliegersdoerffer il y a quelques jours ; nous en reproduisons la teneur ci-dessous.
Nous portons par ailleurs à votre connaissance que nous faisons appel à un grand cabinet d’avocats spécialisé dans la protection de l’environnement et de la nature pour nous opposer à ce projet dans l’espoir de le voir abandonner. Nous avons développé une suite d’arguments qui nous permettent d’aller au contentieux juridique : de l’incohérence de la région, autorité promotrice et de développement des trames vertes et bleues, qui ouvre une route fluviale polluante et destructrice sur un corridor d’une Trame existante, à la perte d’habitats de nombreuses espèces protégées, à la dégradation d’une ripisylve, à une insuffisance d’études préalables et comparatives en termes technique et économique (alternatives : conserver en l’état, production d’hydroélectricité…)
Une mobilisation citoyenne prochaine est aussi en réflexion pour accentuer la pression sur les décideurs et inscrire dans la continuité notre refus de voir ce tronçon du canal être remis en navigation.
Un CODERTS propre au sujet du canal est prévu en préfecture du Haut Rhin le 25 juillet (cf PJ). Celui pourrait déboucher sur la signature inter-préfectorale (67 et 68) du décret portant autorisation environnementale pour la remise en navigation du canal.
Pour mémoire enfin une pétition est active avec à ce jour 2400 signataires : https://chng.it/QTLNnSHgLS
Espérant que vous verrez un intérêt à aborder ce sujet dans votre média nous nous tenons bien sûr à votre disposition pour tout échange aux coordonnées ci-dessous.
Les 3 co-signataires
Association Porte du Ried Nature – Association Wittisheim Vies et Nature – Collectif Le Chaudron des alternatives
Courriel adressé à Monsieur Frédéric Pfliegersdoerffer
Bonjour M. Pfliegersdoerffer,
Par la présente nous vous informons que nous ne souhaitons plus nous associer aux temps formels d’échanges avec vos services, avec vous même comme pilote de ce projet pour la région, et cette dernière au titre de la maîtrise d’ouvrage.
La raison principale en est l’absence de volonté manifeste de votre part de reconsidérer le projet pour une prise en compte de notre demande de laisser le canal en l’état.
Nous réaffirmons ici que ce projet acte une dégradation importante de cette magnifique trame verte et bleue devenue le corridor C194 du Schéma Régional de Cohérence Ecologique transposé dans le SRADDET, et qui parcourt l’Alsace du nord au sud. Après 60 ans d’abandon de la navigation, ce canal est aujourd’hui redevenu un havre de biodiversité et d’agrément pour toutes celles et ceux qui le parcourent et y vivent.
Nous vous ré-exprimons aussi notre mécontentement concernant les mascarades politiques et administratives qui caractérisent ce dossier et révèlent un déni de démocratie détestable :
– la tenue de pure forme d’une enquête publique aux avis très majoritairement négatifs mais aux conclusions partisanes,
– des marchés publics pour les travaux de la phase 1 attribuées depuis le mois de mars, soit avant l’enquête publique,
– le marquage d’arbres à couper sur le bief d’Artzenheim depuis plusieurs mois, et l’absence de mesure de compensation prévues pour ces coupes,
– l’absence de respect de la législation de protection des espèces protégées, de la loi sur l’eau, et de la procédure ERC,
– votre proximité du dossier en tant que simultanément maire, président de la communauté de communes, et pilote de ce dossier … Cette situation ne remet-elle pas en cause votre neutralité et impartialité dans la conduite de l’ensemble des décisions concernant ce dossier ? Pour mémoire ici vos propos du 19 avril (à partir de la 2e minute),
– le siphonnage de 46,6 millions d’€ d’argent public (montant HT 2021…) par la Région Grand-Est et d’autres financeurs publiques justifié par un taux de fréquentation fluviale irréaliste, des retombées économiques et touristiques promises qui sont à minima utopiques, mais plus certainement mensongères.
Surtout nous refusons d’être enrégimentés dans des temps formels de réunions technico-administratives pour être neutralisés au fil de l’avancement des travaux, et permettre ainsi à la Région d’offrir une caution démocratique à la mise en œuvre du projet, et à la gabegie financière qui la permet.
Nous œuvrons pour le Vivant dont nous faisons tous partie, et nous disons notre indignation à l’égard des promoteurs et élu.e.s qui sacrifient les rares reliquats de nature sauvage et de biodiversité pour un projet qui n’apportera pas de bénéfices à la grande majorité des citoyens (plaisanciers exceptés).
Nous userons des possibilités réglementaires et juridiques pour stopper ce projet.
Veuillez agréer, monsieur, l’expression de nos sincères salutations.
Les 3 co-signataires
Association Porte du Ried Nature – Association Wittisheim Vies et Nature – Collectif Le Chaudron des alternatives
Je suis atterré par tant de mauvaise foi de votre part concernant la remise en navigation du canal du Rhone au Rhin…
En quarante ans ce canal s’est vidé de ses poissons, goujons, tanches, gardons brochets…et même des écrevisses, et est devenu une vasière infâme, comment de soi-disant écologistes peuvent ignorer que les brochets frayent dans l’herbe au moment des inondations et non dans la vase ou les branchages ?
Pareil pour les habitats des oiseaux, qui ne nichent pas à même le canal et les arbres qui le bordent et dont la plupart sont creux et en fin de vie.
Au fait, tout le papier qui vous sert de support pour râler, il n’est pas fabriqué avec des arbres coupés ?
Mais là ce n’est pas grave je suppose,
Bonjour nous vous remercions pour votre commentaire, nous vous invitons à consulter notre dossier documenté sur notre site et argumenté également. Des chercheurs comme M. Serge Dumont dont c’est le métier soutiennent par ailleurs notre démarche qui est loin d’être une « râlerie ». Nous restons évidemment disposés à échanger cordialement sur la question.
Je passe en vélo le long de ce canal au moins 60 fois par an, et plusieurs fois jusqu’à Colmar et/ou Strasbourg, et j’observe faune et flore, et les poissons avec leurs pêcheurs, il n’y avait pas jusqu’à maintenant beaucoup plus, de poissons et pêcheurs dans les secteurs navigables (sauf secteur Krafft).
En plus avec l’espoir (projet) de 5800 passages de bateaux par an (15/jour-de jour) , plus + de pollution et bruit, bonne pêche !
On fait un test sur 4 km, on évalue sur 5 ans ce qui s’y passe, et on décide de la suite. Ou alors désenvaser quelques tronçons … Cela nos chers techniciens et décideurs auraient pu le faire depuis longtemps, et c’était défendable et raisonné. C’est une vasière en effet, pas d’écrevisses, je confirme, à mon grand étonnement. De moins en moins de brochets, mais pas sûr que ce soit à cause de la vase quand je vois certains »pêcheurs » qui font du ratissage … C’est une zone de sécurité pour les vivants non-humain. C’est dommage, une autre »rénovation » était possible. J’ai signé la pétition.
Je suis d’accord avec astabarad, ce canal est en train de mourir et des illuminés dansent autour de sa tombe.
Heureusement que mon grand père n’est plus là pour voir ça, lui qui aimait tant ces berges, à vous écouter, il ne faudrait jamais rien faire…
Lieva Papepa, zum gueta gleck sich’s nemmi.
Du temps de Papepa il y avait beaucoup plus de biodiversité, qu’aujourd’hui en 2024 …