[Canal du Rhône au Rhin, Alsace] Les temps forts de notre engagement
[ Remarques :
– Le projet et sa controverse en quelques phrases sont expliqués sur le Flyer de notre précédente manifestation.
– Tous les articles de presse relatifs à ce sujet sont consultables sur l’onglet spécifique [Presse] de notre site internet. Étaient présents sur place : France 3 région, les DNA et BFM Alsace]
– Soutenez-nous ! : Je souhaite SOUTENIR financièrement. Aidez-nous à couvrir nos frais juridiques pour la poursuite de nos actions en justice à l’encontre des irrégularités et manquements de ce projet. Nous avons engagé le Cabinet d’avocats Huglo-Lepage, spécialisé en droit de l’environnement. Les premières études et recours en préparation s’élèvent à plus de 6000€. Par votre contribution participative à prix libre à nos frais juridiques (supportés par l’association Porte du Ried Nature) vous participez à la sauvegarde de nos biens communs et d’une des rares trames vertes et bleues traversant l’Alsace du Sud au Nord.
– Soutenez-nous ! : JE SIGNE notre Pétition
– Pour plus de précisions : Décryptage chiffré des éléments économiques et touristiques du projet // Les informations relatives aux caractéristiques du projet // Les raisons de notre mobilisation et notre positionnement face aux promoteurs de ce projet ]
Projet contesté de la remise en navigation par la Région Grand Est
d’un tronçon de 24 km du canal du Rhône au Rhin (RoR)
entre Artzenheim(68) et Friesenheim(67)
Historique des actions
Contestation par un groupement de deux associations et d’un collectif, à savoir l’association « Porte du Ried Nature », l’association Wittisheim Vies & Nature, et le collectif du Chaudron des alternatives.
2024 fin mars : ouverture de l’enquête publique (EP) en vue d’obtenir l’autorisation environnementale par les autorités préfectorales 68 & 67pour l’ouverture du chantier.
On découvre l’ampleur du chantier : relever le niveau d’eau jusqu’à 1m80 ; imperméabiliser pour stopper les fuites qui seront plus importantes suite à cette rehausse, grâce un mur d’argile de 5m50 de profond sur la digue Ouest et un rideau de palplanches (en acier ?) sur la digue Est tout au long des 24 km.
Coût : le projet porté par la RGE est évalué à plus de 46 millions d’euros HT. Ce montant exorbitant n’a cessé d’augmenter depuis les prémices du projet : il était évalué à 20 millions d’euros il y a 10 ans… et cela s’entend encore sans certaines études qui n’ont pas encore été réalisées (bathymétrie…) et sans avoir chiffré les mesures compensatoires (foncier, études, travaux…).
L’entretien est actuellement réalisé par la RGE via une convention avec la DDT, pour un montant de 20 à 30.000 €/an. Nous demandons que cet entretien a minima soit pérennisé sur le long terme, en lien avec les communautés de communes et la CeA qui gèrent les arbres en rive ouest.
Phasage du chantier = « saucissonnage ». Le projet est réalisé dans l’urgence et la précipitation afin de pouvoir bénéficier d’une subvention européenne. Il a pour cela été scindé en 2 phases très rapprochées conduisant à une étude d’impact partielle. Cela rend la lecture du projet difficile car aucun élément concret de mesure compensatoire n’a été présenté lors de l’enquête publique avec très peu de garanties. Aussi, les incidences des travaux ont été peu anticipées comme le montrent les « ajustements » opérés entre ce qui était prévu initialement (tranchée d’argile sur toute la rive ouest) et ce qui figure dans l’arrêté préfectoral (tranchée au cas par cas selon localisation de fuites dans la digue…limitation à 50% du linéaire à titre expérimental sur la digue Ouest du bief 64 ). Ce projet qui se veut « ambitieux » et « innovant » sur le plan environnemental montre une réelle impréparation et une précipitation que rien ne justifie (quelle urgence à rendre ce canal navigable ?) sauf celle de bénéficier d’un reliquat de 5 M€ fonds européen du FEADER en 2024.
Arbres en péril Nous mettons en évidence que plusieurs centaines d’arbres risquent de périr du fait de la tranchée d’imperméabilisation qui va sectionner leurs racines et les fragiliser. Sur le bief 64, on estime à 50-60 sujets soit 1 tous les 20 m. S’en suivront des travaux d’élagage pour la navigation, la mortalité des arbres ennoyés par la rehausse du niveau d’eau. Le bilan est sévère et contraire à celui du promoteur qui l’estime à seulement quelques arbres touchés (sans cartographie) et sans compensation à ce jour.
Alignements d’arbres : En matière de préservation de la biodiversité, au paysage, au bien être, une allée d’arbres offre plus que la seule somme des arbres qui la composent. Sur le tronçon du canal de nombreuses portions (biefs 64/65 et 69/70) sont constituées de magnifiques alignements. Les allées d’arbres sont des structures architecturales. Le fait d’abattre ou de porter atteinte à un arbre ou de compromettre la conservation ou de modifier radicalement l’aspect d’un ou de plusieurs arbres d’une allée ou d’un alignement d’arbres est interdit.
Il y a une contradiction entre l’ouverture d’une route fluviale sur un corridor de la TVB souhaité par la RGE et la promotion de la même TVB (trame verte et bleue), outil de connaissance du patrimoine naturel régional et de la biodiversité, à travers le SRADDET et le SRCE (schéma régional de cohérence écologique) de la même RGE. Cette contradiction doit être « résolue » par la RGE qui devra démontrer qu’il y a préservation de la biodiversité et de la fonctionnalité du corridor écologique.
Nous, au contraire, découvrons, prouvons et dénonçons l’atteinte à la biodiversité, la dégradation d’un paysage et l’émission de GES.
Aussi, l’utilisation de fonds européens du FEADER (2e pilier de la PAC) nous parait dévoyé.
Ce canal est un joyau de biodiversité traversant une plaine d’Alsace morte, où la biodiversité du Ried a été sacrifiée aux intérêts d’une agriculture productiviste, polluant l’eau de la nappe.
Nous affirmons qu’il s’agit d’un projet d’un autre temps, dépassé face aux priorités actuelles : effondrement de la biodiversité, réchauffement climatique. Il sera de surcroît au service d’une minorité de plaisanciers et payé par une majorité de citoyens.
Les retombées économiques attendues sont clairement surestimées et sont jugées nulles dans le dossier de l’EP en l’absence de remise en navigation. Nous estimons que c’est faux : les quelques centaines de Km de pistes cyclables en milieu rural rapporteraient bien plus. Un plaisancier moyen dépense 30€/j (chiffres VNF) tandis qu’un cyclotouriste en dépense 70€/j (chiffres ministère développement). Par ailleurs l’aménagement de l’Euro-véloroute 15 il y a une dizaine d’années, et qui avait conduit au défrichement d’une douzaine d’hectares de zones boisées sur la rive ouest du canal, avait déjà été contestée par Alsace Nature et la LPO à l’époque. Les compensations réclamées n’ont jamais été réalisées…
Nos associations ont organisé des visites guidées successives sur les 2 biefs 64 et 74, aux extrémités Nord et Sud du canal, concernés par le chantier de la phase 1.
Le Collectif de « fait » des 2 assos PDRN et Wittisheim V&N +Chaudron des alternatives se forme autour d’un mot d’ordre simple : « Laissons ce canal dans son état de nature. ». Nous nous opposons clairement au projet.
150 avis sont déposés à l’EP avec une écrasante majorité (>90%) opposée à la remise en navigation du canal.
Omerta des médias locaux (DNA) pendant toute l’EP.
Désinformation des associations de pécheurs à qui on fait croire que sans ce projet il n’y aura plus d’eau dans le canal. En réalité ce canal est alimenté par l’eau du Rhin grâce à des droits d’eau négociés avec EDF de 6.5 m3/s (4 m3/s pour l’agriculture + 2.5 m3/s pour la navigation). Actuellement 1,4m3/s sont utilisés à l’entrée du canal. A la sortie, en aval on mesure 0,4 m3/s.
Le canal fuit par conséquent de 1m3/s par une dizaine de points de fuite alimentant des zones humides dans les fossés controlatéraux qui percolent vers la nappe phréatique.
Ces 6,5m3/s de droits sont répartis via le canal de Colmar entre le RoR, la rivière Ill et 2 ruisseaux phréatiques.
Il s’agit en fait d’une question financière liée à la question du suivi et de l’entretien du canal qui a un coût non négligeable pour la RGE mais aussi pour d’autres acteurs : une partie incombe aux communautés de communes (arbres berge ouest) et Conseil Départemental (piste cyclable), alors que le canal n’apporte aucune « rentabilité ». On oublie la forte fréquentation des cyclotouristes bien mal accueillis sur ce tronçon : pas de banc public ,ni point d’eau au long des 24 km.
19/04/24 Rue 89 publie un article sur le canal
28/04/24 Lancement de la pétition de protestation sur Change.org « Pour conserver en l’état un canal qui s’est renaturé » 2500 signataires début août.
Tractage auprès des cyclistes et dans les BAL des villages riverains. Le tract est bilingue français -allemand (forte fréquentation par nos voisins sur la piste cyclable européenne N°15 sur la digue ouest)
30/04/24 fin de l’EP. Les DNA publient enfin sur la « Une » : « Remous autour du projet »
06/05/24 Interview sur BFM TV
Mai 2024 Appui de M. Dumont, Maitre de Conférences à l’UniStra : Les poissons Bouvières, espèce protégée, menacés d’extinction, présents dans le canal avec son mollusque hôte, la Mulette épaisse. Impacts de la pose des palplanches en rive est sur les frayères à Brochet…
Mai 2024 Appui de M. Jacob, expert pour le Castor, espèce protégée. Visite sur site en sa compagnie, et découverte de stigmates sur les écorces caractéristiques de sa présence (bief 65)
Mai 2024 Appui de naturalistes aguerris
Nous apportons des éléments qui montrent qu’au moins 7 espèces protégées seront impactées, ainsi que leurs habitats par le projet en phase1, alors que la RGE n’a constitué aucun dossier de demande de dérogation. Ces espèces sont aquatiques ou ont un habitat sur les berges du canal. Les habitats des chiroptères (gîtes arboricoles) ont été étudiés sur le bief 64 &74 et des mesures d’accompagnement (et non pas de compensation) sont prévues. Mais pour le reste, le bilan environnemental nous parait très déficitaire à ce stade, et ne fera que s’empirer avec l’augmentation de la ligne d’eau et la navigation en phase 2.
26/05/24 Avis favorable du Commissaire enquêteur (CE) au projet
30/05/24 Rencontre des opposants avec les décideurs en mairie de Marckolsheim : dont M. Frédéric Pfliegersdoerffer, par ailleurs président de la Communauté de Communes et conseiller régional, pilote politique local, le pilote technique de la RGE ; M. Golay, directeur Environnement de la Région Grand Est. Nous leur signifierons par la suite par courrier que nous sommes opposés à ce projet et que nous ne nous y associerons pas pour une co-construction.
07/06/24 Présentation du dossier à des étudiants de l’ENGEES sympathisants à Strasbourg
13/06/24 Reportage FR3 Alsace (2 mn)
10/06/24 Lettre en RAR aux 2 préfets du 68 et 67 leur demandant de mettre en demeure la RGE de faire une demande de dérogation d’espèces protégées et une déclaration d’atteinte aux Zones Humides (loi sur l’eau). Pas de réponse de ces autorités après 2 mois .
15/06/24 Rapport complémentaire du Commissaire Enquêteur suite à un complément d’informations demandé par le Tribunal Administratif
Juillet 2024 : Prise de contact avec le cabinet HLA Huglo Lepage avocats à Paris pour introduire un recours juridique contre l’arrêté inter-préfectoral portant l’autorisation environnementale et autorisant le début des travaux. Courrier d’acceptation de Mme Corinne Lepage.
25/07/24 CODERST 67&68 : Approbation du projet d’Arrêté préfectoral (abstention d’Alsace Nature).
16/07/24 Communiqué de presse de notre collectif.
05/08/24 Publication de l’arrêté inter préfectoral 68/67 portant sur l’autorisation environnementale avec avis favorable à l’ouverture du chantier après exécution de quelques prescriptions.
Parmi les prescriptions on relève que le chantier d’imperméabilisation de la rive ouest du 64 n’impliquera au maximum que 50% du linéaire pour moins impacter et éviter les arbres remarquables qui le bordent. C’est une victoire d’étape :dans le dossier de l’enquête publique il était prévu une imperméabilisation sur tout le linéaire des 24 km .Les travaux d’étanchéification utilisés sur les biefs 64 &74 seront « expérimentaux ». C’est un mesure de réduction d’impact, sans être reconnue comme telle par la prescription préfectorale.
06/08/24 Nous demandons à notre avocat d’instruire un dossier pour un recours d’annulation de l’autorisation environnementale. Les associations « Porte du ried Nature » et Wittisheim Vies & « Nature » seront requérantes auprès du Tribunal administratif de Strasbourg.
15/08/24 Décision et préparation, par le collectif, d’une manifestation publique le samedi 5 octobre matin à Marckolsheim
26/08/24 Faisant suite à notre communiqué de presse de juillet, l’AFP publie une dépêche. Elle est reprise dans de nombreux médias nationaux et outre Rhin et a été suivie par des sollicitations pour des reportages réalisés sur site par les médias BFM TV Alsace , Le Monde ,France Info.
10/09/24 Un crowdfunding est lancé par l’association Porte du Ried Nature qui finance le recours juridique.
Le collectif formé est indépendant financièrement, autofinancé uniquement par les bénévoles, acteurs, sympathisants opposés au projet de la RGE. Il souligne qu’il ne bénéficie pas de subventions publiques. La liberté d’expression est à ce prix !
16/09/24 Soutien du député Hubert Ott :dans une lettre au président de la RGE il déclare son opposition au projet et souhaite que d’autres projets soient priorisés (pistes cyclables dans le vignoble ou le Flori-rail Guebwiller/Bollwiller)
24/09/24 L’association SFS (sauvegarde faune sauvage) de Jean-Paul Burget déclare soutenir notre action.
05/10/24 Une manifestation publique est programmée samedi 5/10 au matin à Marckolsheim, dont le maire M. Frédéric Pfliegersdoerffer est pilote politique du projet .
Il apparaît clairement que les objectifs prioritaires de la RGE sont de 2 ordres :
- Remise en navigation pour la plaisance, une idée fixe ancienne, portée par les VNF pour la promotion d’un tourisme fluvestre qui ne décolle pas. Sur la base de projections chiffrées d’un trafic fluvial espéré (5800/an) peu plausibles et de retombées économiques attendues (6 à8 M€/an) des plus contestables. En comparaison c’est 100.000 cyclistes qui sont comptés à Erstein sur la Vélo Route 15.
- Recharge de la nappe phréatique pour le soutien d’une agriculture voisine avide d’irrigation. Sous couvert d’une rhétorique environnementale de protection des zones humides, l’augmentation du débit d’entrée autorisée par la suppression du bouchon d’Artzenheim permettra de réaliser cet objectif. En effet, 10 zones humides, naturellement formées par les fuites, dans les fossés controlatéraux du canal seront reperfusées par autant de tuyaux, munis de vannes et percés à travers les digues nouvellement imperméabilisées. On maîtrisera, régulera un débit d’eau accru d’un multiple de 2 à 4. Ces projections ne figurent pas dans le dossier de l’enquête publique.
L’objectif de protection de la biodiversité pour la RGE est d’ordre secondaire.
Ces 2 objectifs opèrent par des techniques contraires : imperméabiliser les digues et créer des fuites « maîtrisées » a travers les digues pour recharger la nappe et préserver les zones humides formées latéralement par les fuites. Les zones humides, patrimoines précieux, sont utilisées pour la communication par la RGE marquant son souci de la protection de la biodiversité. Ces actions artificialisent ce canal qui remplit naturellement, et quasi gratuitement sa fonction de recharge de la nappe.
Nous interprétons la volonté de créer des fuites « maîtrisées » pour recharger la nappe comme un souhait de contenter, par ce projet, le monde agricole : l’apport d’eau dans la nappe, notamment en période estivale, permettrait ainsi de « lisser » les cônes de rabattement des pompages agricoles et donc de permettre à ce système de céréaliculture industrielle de perdurer même en période de sécheresse et de restrictions pour le reste de la population. Et cela, alors que cette agriculture contribue à une consommation importante d’eau, à la pollution de la ressource et à la dégradation de la biodiversité du Ried.
Il est plus que regrettable qu’une étude-scénario contradictoire de « Laisser en l’état » n’ait pas été réalisée. Ainsi la RGE aurait dû se poser les questions : quel historique des fuites, leurs causes, quelles sont les possibilités de les colmater (au « cas par cas » ou sur l’ensemble du linéaire), comparaison des coûts entre ces 2 options, comparaison des impacts sur le paysage et la biodiversité…
Si l’objectif premier de la RGE était la préservation de la biodiversité c’était par cette étude qu’il eut fallu commencer.
En privilégiant la navigation et l’étude environnementale associée il y a atteinte de la biodiversité et du paysage.
Le dossier noir du projet :
Par le manque d’information du public lors de l’EP (les médias communiquent seulement depuis que nous agissons contre le projet), la désinformation (menace faite aux pêcheurs du manque d’eau ; on ne parlera pas de la rehausse du niveau d’eau, de la tranchée de 5 m de profond) les omissions (nombre d’arbres menacés, absence de cartographie des gros arbres, des alignements , l’absence de solutions alternatives ), les tromperies (objectifs de la recharge de la nappe phréatique, discours d’un projet ambitieux qui n’apporte aucun élément factuel en ce sens), la minimisation (sous-évaluation des incidences sur les espèces protégées et les zones humides, y compris en phase1, pas d’effet du chantier sur les arbres), les projections excessives pour être crédibles (trafic fluvial, retombées économiques),, dette environnementale jamais soldée (lors de la construction de la Vélo Route en 2010 , 12 ha de forêts sur les 24 km furent sacrifiés jamais compensés), des promesses non contraignantes (simple vœu d’« incitation » des collectivités à réaliser une trame verte et bleue transversale)
La RGE ne peut pas poursuivre en même temps les 3 objectifs :
- Remettre en navigation
- Préserver la biodiversité
- Recharger la nappe phréatique
Elle a choisi la remise en navigation. Or il y a impact négatif très important sur la biodiversité, le paysage, l’émission de GES…
A contrario le projet de remettre en navigation des bateaux de plaisance sur un canal abandonné est à priori séduisante, recevable et compréhensible car empreinte de l’idée plaisante de mobilité douce, de bateaux de vacances et de réutiliser le canal etc…
Mais c’est bien le coût économique excessif, l’usage pour une minorité, les impacts environnementaux et climatiques négatifs importants qui sont rédhibitoires.
D’autres projets à enjeu écologique ou social attendaient pour ce prix, par exemple : créer des centaines de km de pistes cyclables en milieu rural, sécurisées, ombragées ou soutenir par des aides financières agricoles les Zones Natura qui sont des désastres écologiques (moins de pollution de la nappe phréatique, réelle protection des oiseaux en voie d’extinction) ou les 9 km du Tram-train du Flori-rail ou une centaine d’IRM (ce serait de trop) etc…
Conclusions
Un parfum de scandale. La vérité de la réalité n’est pas au rendez-vous à tous les étages.
Economique :
- Un gaspillage de 46 M€ HT : d’autres priorités ont été sacrifiées. Un service rendu à une extrême minorité.
- Les projections invraisemblables de VNF d’un trafic prévu à 5800 bateaux , double du trafic du canal le plus fréquenté de la RGE. L’attractivité d’un canal à 11 biefs, dépouillé de ses alignements d’arbres, de ses tunnels ombragés par-dessus l’onde serait donc formidable. Il faudra 14 h et le passage de 12 écluses pour relier Strasbourg à Colmar, qui sera une impasse. La RGE projette une miniflotille de 2 à 4 bateaux hôtels ou restaurants à court terme alors que l’unique bateau restaurant, le Napoléon, a cessé son activité sur le canal de Colmar. Pour la navigation de plaisance un tirant d’eau de 1,40m serait suffisant, comme sur le célèbre canal du midi. La rehausse à 1m80 est destinée à ces rares bateaux hôtels ou promenade. De surcroît la RGE est prête à subventionner la construction de ces bateaux hôtels qui navigueront sous pavillon privé.
- Les retombées économiques : pures spéculations. Selon les calculs de VNF 6 M€/an avec 5800 bateaux sont affichés : chaque passage de bateau sur les 24 km devrait rapporter plus de 1000€. Imaginons qu’on fasse payer ce péage à chaque plaisancier !
Environnemental
- Des espèces protégées, qui disparaîtront ou verront leur habitats dégradés ou détruits.
- Des alignements d’arbres disparaîtront. Nous estimons à plus de 500 arbres qui vont dépérir suite au chantier d’imperméabilisation qui creusera la tranchée sur 5 m de profond sur les 24 km. Le recul dans l’arrêté inter préfectoral, de n’imperméabiliser à titre expérimental que sur 50 % du linéaire du bief 64 est une preuve de l’impréparation des travaux en amont et l’aveu de l’impact négatif fort sur les arbres.
- Le découpage en 2 phases du projet interdit une étude dans sa globalité. La démarche ERC Eviter -Réduire-Compenser en est pervertie puisque rien n’est prévu en compensation des travaux de la phase 1.
Climatique
- Il n’est pas envisagé par le projet. Pourtant la forge de plus de 10 ha de palplanches (25kmx4à 5 m de profond) en acier émettra ses tonnes de GES. Sans compter les 5.800 bateaux…
Ethique et réglementaire
- Pour contourner le droit environnemental, le découpage du projet permet de délivrer 2 autorisations environnementales successives. Pour la première phase aucune dérogation d’espèces protégées, aucun dossier concernant les zones humides et la loi sur l’eau ne seront déposés. 12 M€ HT seront dépensés lors de cette première phase avant la nouvelle demande d’autorisation environnementale nécessaire pour la 2e phase. Parvenu à ce stade il faudra bien poursuivre et terminer la réalisation en dérogeant à tout.
- Annoncer que « le projet préservera, voire améliorera la prise en compte des enjeux environnementaux » est faux. Nous l’avons démontré.