Canal du Rhône au Rhin : Un témoignage par un habitant de l’absence d’entretien et de nettoyage des nombreux déchets qui bordent le canal ou baignent dans ses eaux.


Un habitant voisin du canal qui préfère rester anonyme, utilisateur régulier de la piste cyclable qui le longe, et partisan d’un ‘’canal nature et sauvage’’ nous écrit. Un témoignage de l’absence d’entretien et de nettoyage des nombreux déchets qui bordent le canal ou baignent dans ses eaux.
« Je suis habitant d’un village longeant le canal et je circule régulièrement à vélo sur la piste cyclable entre Friesenheim et Artzenheim, depuis de nombreuses années. J’apprécie son aspect calme sauvage et naturel, et j’espère qu’il restera ainsi.
Tout le long du canal, dans l’eau comme sur les abords, de nombreux déchets sont présents depuis plusieurs années, de chaque côté de la piste cyclable, avec y compris bien sûr les déchets plastiques. Nous avons entrepris de faire un grand nettoyage.
Dommage que les pouvoirs publics concernés n’ont jamais eu l’envie ou la volonté d’enlever quelques déchets.
Donc à 2 personnes nous avons décidé de ramasser un maximum de déchets sur ces 23 km. On a mis 16 heures sur 3 jours pour environ 3m³ de détritus en tout genre, surtout du plastique !
On est fier d’avoir fait ça, et on ne veut aucune reconnaissance, des dizaines d’autres citoyens dans toute l’Alsace le font, avec l’Oschterputz par exemple.
Mais on se pose des questions : comment peut-on vouloir un projet de réaménagement de ce tronçon de canal, à plusieurs dizaines de millions d’euros, en ne se souciant aucunement de l’aspect négatif visuel et environnemental de ces nombreux déchets plastiques dans l’eau et aux abords, pendant toutes ces années, et maintenant encore avec le début des travaux. Dire que le canal est dans un ‘’sale’’ état et en train de « mourir », tout en laissant ces déchets, est un comble ! Facile à dire et hypocrite !
C’est pourquoi on trouve qu’il est normal que quelques personnes qui voudraient que ce canal reste naturel et sauvage, entreprennent de ramasser ces déchets, pour que « notre beau canal » ait plus de sens aujourd’hui qu’hier ! Et montrer qu’on porte peut être plus d’intérêt à ce lieu que d’autres…
A part ça, la « légère » difficulté à se débarrasser de certains de ces déchets, à cause de la présence de nombreux pneus et roues d’autos trouvés dans l’eau et aux abords du canal ; comme si personne n’en voulait. La déchetterie ne prend pas, la Comcom me propose la CEA qui est en charge de l’entretien de la piste cyclable, donc renvoie au centre routier de Sélestat qui est une antenne de la CEA, qui nous rétorque que pour eux c’est uniquement les déchets sur la piste et pas sur les abords, qui sont du ressort des communes ou/et Comcom (propos de Sélestat). Et en plus en tant que particuliers c’est refusé…donc dur dur ! On peut comprendre. C’est donc avec arguments, insistance et persévérance qu’on a pu enfin déposer ces déchets à Sélestat. Merci à eux.
A part ça, en enlevant les déchets pendant 3 jours, on a pu observer plein de grenouilles (aux abords sur l’eau dans le canal) de nombreux canards sauvages et pas que des colverts, le Martin pêcheur (tous les jours), et deux serpents, un de 60 centimètres environ, et l’autre de presque 1 mètre, à deux endroits différents. Le premier était une couleuvre à collier, et le deuxième sans collier.
Constaté le 6 mai 2025, une étrange mousse sombre toujours présente à chaque écluse, et en quantité croissante au fil des km vers le sud, plus loin qu’Artzenheim.
Cette mousse disparaît presque entièrement après plusieurs centaines de mètres, mais réapparaît après chaque écluse. Apparemment ce ne serait pas une pollution toxique (il y a des poissons et canards à proximité), mais c’est pas naturel non plus. Et c’est récurrent presque chaque année, après constat.
Comme les déchets, cette « petite pollution visuelle récurrente », ne préoccupe pas plus que ça les pouvoirs publics responsables du canal et ses abords. Belle image auprès du grand public fréquentant la piste cyclable !
Toujours la même chose : vouloir investir quand ça « rapporte » quelque chose, mais ne rien faire pendant des années, et après se plaindre si le canal n’est pas en bon état, comme maintenant avec ce projet de remise en navigation…
Ce sont des faits et des constats, c’est franchement exaspérant.
Bref, vive le canal sauvage ! »
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