09 et 10 juillet 2024, Sélestat. Soirée écoféministe et Journée contre l’extractivisme avec Génération Lumière
Mardi 9 juillet et mercredi 10 juillet, le Chaudron des alternatives a eu le plaisir d’accueillir la Marche pour la paix en RDC et contre l’extractivisme de l’association Génération Lumière à Sélestat.
Cette marche, partie de Besançon le 22 juin, est arrivée à Strasbourg le 13 juillet pour remettre un projet de résolution aux parlementaires européen·nes le 16 juillet. Tout au long de son parcours, la Marche a ainsi porté la voix de la République démocratique du Congo (RDC) pour dénoncer les conséquences désastreuses de la surconsommation de métaux par les grandes puissances. Cette consommation se traduit notamment par la dévastation de la région du Kivu, où se déroule un véritable génocide ayant causé au moins 6 millions de mort·es, soit l’un des conflits les plus meurtriers du XXIe siècle. Ce dernier est provoqué par les manœuvres d’industries des pays riches (financement direct ou indirect de bandes armées, corruption des dirigeants du pays) pour accéder à des ressources minières essentielles à la transition dite “écologique”.
A Sélestat, la soirée écoféministe du 9 juillet a permis d’explorer les liens entre écologie et féminisme grâce à deux ateliers animés par des membres de Génération Lumière. Les participant·es ont par exemple nommé des femmes responsables d’écocides et identifié les formations idéologiques et valeurs qui les avait menées à causer de tels événements ; mais ont aussi échangé sur des mouvements historiques mettant en lien les dominations patriarcales et les ravages écologiques. Le tout fût ponctué par des chants de lutte internationaux.
L’après-midi du mercredi 10 juillet divers ateliers sur l’extractivisme ont eu lieu au Foyer Notre-Dame : découverte d’un jeu pour enfant et exposition sur l’extractivisme dans le monde réalisée par l’association Génération Lumière ; projection du film La colère dans le vent d’Amina Weira, sur l’extraction d’uranium au Niger ; lecture du texte Requiem pour un smartphone d’Emmanuelle Lambert, sur les effets au Congo de la surnumérisation du monde.
Le soir, une agora sur l’extractivisme et le colonialisme a permis de mettre en lumière les mécanismes récurrents liant l’extractivisme et le colonialisme : mépris jusqu’à déshumanisation des populations locales, pollution et destruction des écosystèmes, accaparement des terres et des ressources… Les intervenant·es ont ainsi pu montrer comment ces mécanismes, pouvant être qualifiés d’« habiter colonial », se déclinent de manière plus ou moins violente selon les territoires du globe terrestre :
- David MAENDA KITHOKO, président de l’association Génération Lumière, a rappelé les raisons de la Marche organisée entre Besançon et Strasbourg, à savoir visibiliser la situation horrifiante se déroulant en RDC en raison de la prédation de multinationales extractivistes : conflits armés ayant conduit à la mort d’au moins 6 millions de personnes, au viol de centaines de milliers de femmes, à l’exploitation de milliers d’enfants et à la destruction du plus important poumon vert de la planète, la forêt du Congo.
- Rebecca ROGLY, co-présidente de l’Observatoire Terre-Monde, a explicité le concept d’habiter colonial et montré comment ce dernier se traduisait dans les territoires dits d’«Outre-mer» comme la Nouvelle-Calédonie, où se joue la lutte indépendantiste kanak depuis des décennies ; ou encore la Guadeloupe et la Martinique, largement polluées au chlordécone par l’État français.
- Françoise DE TURCKHEIM, du Collectif judéo-arabe et citoyen pour la Palestine (CJACP), a alerté sur le génocide ayant actuellement lieu à Gaza et sur les politiques coloniales menées par l’État israélien depuis des décennies sur les territoires palestiniens.
- Evelyne DENNY, engagée contre un projet de géothermie couplé à de l’extraction de lithium, a témoigné de la lutte se déroulant à Hatten, dans le Nord de l’Alsace, pour empêcher l’artificialisation de 54 hectares de terres agricoles.
- Agnès CHARRON, militante de l’association Liberté au Tibet, a présenté les multiples enjeux humains, environnementaux et géopolitiques liés à la colonisation du Tibet par la Chine : contrôle de l’eau en Asie, accès aux ressources en terres rares, exploitation des Ouïghours, …
Après des échanges avec les personnes présentes dans la salle, la soirée s’est conclue sur la chanson Les voleurs d’eau, faisant écho à des luttes écologistes hexagonales des dernières années, contre le barrage de Sivens, ou encore contre les méga-bassines.
Affiches
Revue de presse
DNA, 06/07/2024 : Deux jours pour parler écoféminisme et extractivisme avec le Chaudron des alternatives. Les 9 et 10 juillet, le Chaudron des alternatives accueille à Sélestat une association dénonçant l’extraction massive des minerais. L’occasion de « penser les enjeux écolos au-delà du local », mais aussi d’évoquer les liens entre féminisme et écologie, lors d’ateliers et de tables rondes.
(Lire l’article complet ICI)
L’Alsace, 03/07/2024 : La Marche contre l’extractivisme traverse l’Alsace jusqu’au 16 juillet
La Marche contre l’extractivisme a foulé le sol alsacien lundi 1er juillet. De Mulhouse à Strasbourg, les marcheurs traversent la région et ses villages pour échanger sur les enjeux et conséquences, partout dans le monde et jusqu’en Alsace, de l’extraction des minerais.
(L’article complet est à retrouver ICI.)
Rue89 Strasbourg, 16/07/2024 : À Strasbourg, un cortège contre « la transition écologique qui tue des Congolais » Après un périple à pied de trois semaines depuis Besançon, les manifestants de l’association Génération lumière amènent au Parlement européen une proposition de résolution contre l’extraction dévastatrice de minerais en République démocratique du Congo.
Reporterre, 16/07/2024 : Ils marchent jusqu’à Strasbourg contre les ravages causés par les mines en RDC : Partis de Besançon le 22 juin, des militants de l’association Génération lumière ont rallié Strasbourg à pied pour sensibiliser l’opinion aux conséquences de l’extractivisme minier en République démocratique du Congo.